La Madeleine (France), le 8 octobre 2024 - La Fondation Roquette pour la Santé a décerné son 3ème Prix de recherche à la chercheure Delphine PAYROS et son équipe, pour leurs travaux sur la toxicité des multi-expositions alimentaires impliquant des mycotoxines en physiopathologie digestive. Depuis sa création en 2020, le Prix de recherche de la Fondation Roquette soutient et récompense la recherche médicale autour de l’alimentation, la nutrition, la prévention en santé, l’alimentation du futur, à hauteur de 25 000 € par projet.
Les travaux récompensés par le Prix de recherche 2024
Delphine Payros, chercheure INRAE au laboratoire de Toxicologie Alimentaire à Toulouse au sein de l’équipe Biosynthèse et Toxicité des Mycotoxines. Elle s’est vue remettre le Prix de recherche 2024 pour son projet intitulé “Exposome alimentaire : toxicité des multi-expositions impliquant les mycotoxines – conséquences sur la santé digestive”.
L’exposome chimique alimentaire désigne l’exposition de l’être humain à un large éventail de contaminants alimentaires et produits néoformés, notamment les mycotoxines, très fréquents dans nos assiettes.
L’objet du projet soutenu par la Fondation Roquette pour la Santé est donc d’identifier les contaminants ou produits néoformés issus de notre alimentation, pour lesquels le risque sanitaire est aggravé par le déoxynivalenol (DON), l’une des mycotoxines les plus fréquemment retrouvées dans nos assiettes. Il vise ainsi à appréhender les questions de multi-expositions sur la santé digestive.
Grâce à des approches interdisciplinaires (physio-pathologie, toxicologie et moléculaire, épidémiologie, clinique, …), les interactions entre les mycotoxines et les autres composés de notre alimentation sont évaluées dans les pathologies du tractus gastro-intestinal : les cancers mais également les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). La découverte de voies de signalisation communes aux différents mélanges étudiés apportera une meilleure compréhension des mécanismes impliqués et pourra constituer à terme de nouvelles pistes pour l’élaboration de stratégie de remédiation comme déjà utilisé dans le cadre de la santé animale.
Ainsi, l’examen de la co-exposition à deux ou plusieurs contaminants ou produits de l’alimentation et l’hôte constitue un nouveau front de science qui permettra des avancées novatrices dans la compréhension du rôle de l’exposome alimentaire dans un contexte de réchauffement climatique responsable de l’augmentation de l’exposition aux mycotoxines.
“C’est une immense fierté de recevoir ce prix qui récompense le travail de plusieurs années et de nombreuses personnes - chercheurs, étudiants, ingénieurs et techniciens - sans qui le projet n’aurait pas pu atteindre une telle envergure. Merci à la Fondation Roquette pour la Santé de soutenir ces travaux et leur offrir ainsi une toute nouvelle dimension.” - Delphine Payros, lauréate du 3ème Prix de recherche de la Fondation Roquette pour la Santé.
Les lauréats des éditions précédentes (2020 et 2022)
Pour sa première édition en 2020, le Prix de recherche de la Fondation Roquette pour la Santé avait été décerné au Docteur Laurent Reber pour ses travaux sur les allergies alimentaires, enjeu de santé publique touchant 10 % de la population, en particulier les enfants.
Fondés sur le rôle clé de la molécule IgE (Immunoglobuline E) dans l’allergie alimentaire, et la production d’anticorps capables de bloquer cette molécule, les travaux du Docteur Reber visent à développer une nouvelle voie thérapeutique : un vaccin visant à améliorer la qualité de vie de milliers de personnes atteintes d’allergies alimentaires.
4 ans plus tard, le projet a abouti à la validation de la preuve de concept du vaccin démontrant à la fois son efficacité et sa durabilité : capable de protéger du choc anaphylactique pour une durée d’au moins un an, celui-ci permettra d’éviter la réinjection d’anticorps toutes les 2 à 4 semaines comme c’est le cas aujourd’hui et réduira le coût associé à celui-ci. Le vaccin est aujourd’hui breveté et un contrat de licence exclusif a été signé avec un partenaire industriel afin de le développer au niveau clinique.
Le Prix de recherche de la Fondation Roquette pour la Santé a représenté un véritable levier dans la conduite de ce projet puisqu’il a notamment permis d’accéder à des financements européens plus conséquents pour avancer dans la recherche.
En 2022, c’est le projet de Clémentine Hugol Gential, Directrice Adjointe du Laboratoire CIMEOS, qui s’est vu récompensé pour ses travaux sur l’impact des réseaux sociaux sur les comportements alimentaires des adolescents. Ce travail développé dans une logique de co-construction avec le public concerné visait à mieux comprendre et caractériser les discours diffusés sur les réseaux sociaux. L’objectif : développer des outils adaptés à la cible adolescente afin de prévenir, informer et sensibiliser autour des enjeux d’alimentation-santé sur les réseaux sociaux, en partenariat avec des acteurs locaux et notamment des établissements scolaires.
Les 25 000 € attribués au projet ont servi à financer la réalisation d’enquêtes de terrain auprès de classes de 5e et de 4e afin de comprendre les usages des réseaux sociaux par les adolescents, leurs pratiques et l’impact de leur consommation de contenus sur leur régime alimentaire et leurs achats en matière d’alimentation et de sport. Les enquêtes ont permis de constater l’incidence des réseaux sociaux sur leurs pratiques alimentaires et sportives, et de soulever de réels enjeux, notamment autour de la grossophobie et des troubles alimentaires. L’analyse de ces résultats a conduit à la création d’un outil de sensibilisation à destination des élèves de collèges : une BD abordant de nombreux thèmes parmi lesquels le body shaming, les fake diets, la chirurgie esthétique, les filtres sur les réseaux sociaux etc. Cette BD a vocation à être diffusée largement aux élèves de collège et lycée, ainsi qu’aux personnes travaillant dans le domaine de l’éducation.
Grâce à ces premiers résultats, le projet a depuis obtenu un financement de 100 000 € pour la réalisation d’une thèse sur le sujet afin de poursuivre le travail et de l’étendre aux lycéens.
Grâce aux financements de la Fondation Roquette pour la Santé, ces trois projets ont permis de faire avancer significativement la recherche dans la compréhension des liens entre nutrition et santé. Avec leur approche innovante, ils ont su explorer des thématiques variées pour mieux répondre aux enjeux de notre alimentation. La Fondation Roquette pour la Santé se réjouit de soutenir ces travaux qui contribuent à promouvoir une alimentation saine et équilibrée pour notre bien-être.
A propos de la Fondation Roquette pour la santé
Créée en novembre 2017, sous l'égide de La Fondation de France, la Fondation Roquette pour la santé soutient des programmes innovants ou éducatifs dans les domaines de l'alimentation et de la nutrition. Elle agit prioritairement en faveur des enfants et des jeunes adultes autour de trois axes d’intervention : faciliter l’accès à une alimentation saine et durable pour les plus vulnérables, améliorer les connaissances sur les liens entre alimentation et santé, promouvoir durablement des comportements alimentaires bénéfiques pour la santé.
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A propos d’INRAE
INRAE, l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, est un acteur majeur de la recherche et de l’innovation. L’institut rassemble une communauté de 12 000 personnes, avec 272 unités de recherche, de service et d’expérimentation implantées dans 18 centres sur toute la France. Institut de recherche finalisée, il se positionne parmi les tout premiers organismes de recherche au monde en sciences agricoles et alimentaires, en sciences du végétal et de l’animal, et en écologie-environnement. Il est le premier organisme de recherche mondial spécialisé sur l’ensemble « agriculture-alimentation-environnement ». INRAE a pour ambition d’être un acteur clé des transitions nécessaires pour répondre aux grands enjeux mondiaux.
Face à l’augmentation de la population et au défi de la sécurité alimentaire, au dérèglement climatique, à la raréfaction des ressources et au déclin de la biodiversité, l’institut a un rôle majeur pour construire des solutions et accompagner la nécessaire accélération des transitions agricoles, alimentaires et environnementales.
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